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/ La Pergola

Printemps 1999, je découvre la maison familiale de mon amie rochelaise. J’ai l’impression d’être dans un rêve : la maison est remplie comme une bonbonnière, d’objets en tout genre. Cela va du Daguerréotype, aux verres en cristal de Bohème, en passant par un service en porcelaine de Quimper, des défenses de phacochère, des couteaux de chamelier, … Mes yeux courent d’un objet à l’autre, émerveillés par tant de trésors conservés en un seul endroit. C’est hétéroclite et ça me plaît. Cela me rappelle les deux greniers chez mon arrière-grand-mère, où j’adorais me perdre des après-midis entières.

 

Août 2019, je reviens dans cette maison-musée qui a vu passer tant de générations, tant de vie, d’histoires, d’Histoire. Une lettre : c’est Tantinette qui écrivait dans son journal durant la guerre. Elle fréquentait la maison pour son hospitalité et avec les restrictions, on comprend aisément que les largesses du jardin en matière de fruits et légumes étaient bienvenues.

 

Aujourd’hui, cette maison est vidée de ses objets, de ses meubles : les aïeuls sont décédés, les oncles et les parents aussi. Les sept héritiers se partagent le trésor, une partie sera même vendue ainsi que la maison. En centre-ville avec son immense jardin, c’est le rêve des promoteurs immobiliers. Un destin tout tracé : on rase et on reconstruit, mais cette fois-ci ce sera un immeuble !

 

Je suis triste, je sais que c’est la dernière fois que je viens ici et que j’ai la chance de voir ce lieu en l’état ! Le patrimoine va être disloqué, toute trace de vie antérieure effacée. Une fois de plus j’enregistre ce que je vois, mais pour la première fois je le fais pour se souvenir. C’est bientôt tout ce qui restera : quelques photos…

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